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dimanche 13 mai 2007

Quand le philosophe Lévy rend hommage à Ségolène Royal.

Article trouvé par hasard sur se skyblog: lesjeunessocialistes.skyblog.com/
[07/05/07]

Hommage du philosophe Bernard-Henri Lévy à Ségolène Royal
Hommage à Ségolène Royal


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Eh bien oui.

 Au risque de surprendre, je pense que Ségolène Royal a fait une bonne campagne.

Elle a perdu, c'est entendu.

Et perdu plus lourdement que ne le donnaient à penser, ces derniers mois, les prévisions.

Mais elle a perdu pour des raisons que l'on commence à bien cerner et dont je prétends, moi, qu'elles sont à son honneur.

Elle a été diabolisée, d'abord. On a beaucoup parlé - et on avait raison - de la tentative de diabolisation dont fut victime son adversaire. Mais autrement plus insidieuse, donc plus ruineuse, fut la diabolisation qui l'a poursuivie, elle, depuis ses premiers pas. Incompétente quand elle la fermait ; agressive quand elle l'ouvrait... N'ayant rien à dire quand elle prenait le temps d'écouter ses électeurs ; scandaleuse quand elle rompait le silence (les 35 heures) ou brisait les orthodoxies (ses prises de position, si courageuses, sur le nucléaire iranien ou le Darfour)... Bécassine, enfin, avant son débat avec Sarkozy ; Cruella après et, surtout, pendant - quand elle a commis le crime de lèse future majesté de l'interrompre, interpeller, ne rien laisser passer, le mettre dans les cordes... Ce n'est plus une femme, gronda la rumeur, c'est une sorcière. Ce n'était plus la douce, la maternelle Ségolène, c'était un bretteur, une tueuse - voyez ces yeux minces où passent des épées de feu ; entendez cette voix de mauvaise sirène, une octave trop haut, si dure... Ah l'increvable misogynie des Français et souvent, malheureusement, des Françaises ! J'ai aimé, moi, cette dernière image dans ce dernier débat. J'ai aimé la stature qu'elle a prise à cet instant - et la belle droiture qui émanait de son regard et de son port. Elle honorait la gauche, cette droiture. Et elle honorait la France.

____Elle a livré bataille, deuxièmement, à un moment d'inflexion, mais encore, hélas, de suspens, où il devenait clair que la vieille stratégie d'union des gauches n'avait plus de chance de l'emporter mais où la nouvelle stratégie d'alliance avec le centre restait trop insolite, inédite, bref, révolutionnaire, pour passer le cap des hypothèses et retourner, réellement, les esprits. Madame Royal a dit les mots qu'il fallait dire. Elle a fait les gestes qu'il fallait faire. Peut-être, d'ailleurs, le grand débat de la campagne, celui qui restera, celui qui fit bouger les lignes en même temps que, au passage, les liturgies cathodiques, fut-il ce débat avec Bayrou dont elle a pris l'initiative et qui ouvrait, on le verra maintenant très vite, un vrai nouveau chapitre de l'histoire politique française. Mais voilà... Il était trop tôt... On a dit, ici ou là, qu'il était trop tard, que c'est avant qu'il fallait le dire, avant qu'il fallait le faire, etc. Non, voyons. Le contraire. Il était trop tôt dans le siècle. Trop tôt dans l'histoire du pays. Sauf que c'est elle, Madame Royal, qui, trop tôt ou trop tard, l'aura fait. Sauf que, ce big bang rêvé par les uns, annoncé par les autres, c'est elle, et personne d'autre, qui l'aura osé et déclenché. Pour cela, elle restera. Pour cela, même si elle a perdu, elle a gagné.

____Et puis il faut bien reconnaitre, enfin, que Nicolas Sarkozy a été bon. Vraiment bon. Je veux dire par là qu'il a su surfer, avec un mélange de talent et de cynisme non moins remarquables l'un que l'autre, sur une vague de fond dont il semble que tout le monde ait, à part lui, sous-estimé la terrible puissance. Qui, parmi les commentateurs, avait-il prévu que l'éloge d'une France qui n'a jamais commis, sic, de crime contre l'humanité puisse faire recette à ce point, douze ans après les paroles de Jacques Chirac reconnaissant, au Vel d'Hiv, notre participation au crime nazi ? Qui imaginait de tels hurlements de joie et, au fond, de soulagement, chaque fois que fut dit et redit, de meeting en meeting, que la France ex-coloniale n'était coupable de rien, qu'elle n'était en dette vis-à-vis de personne et qu'elle devait être fière, au contraire, de son œuvre civilisatrice ? Qui, encore, pouvait deviner que le traumatisme de Mai 68 fût resté si vif dans les esprits que l'appel répété à « liquider » - quel mot ! – l'héritage du « parti des voyous et des casseurs » puisse faire jaillir, lui aussi, de tels geysers de fiel, de joie triste et de ressentiment ? Madame Royal a résisté à ce discours. Fidèle à la ligne tenue, sur ces sujets, peu ou prou, par nos deux derniers Présidents, elle a tenté d'endiguer ce flot de haine et de rancune. Et, de cela aussi, je lui sais gré.

      Je ne parle pas - car seul le mauvais esprit gaulois en a douté - du sang-froid dont elle a fait montre, d'un bout à l'autre de l'aventure.

     Je n'insiste pas - encore que le fait fût unique dans notre histoire électorale - sur la double bataille qu'il lui a fallu mener : l'une, publique, contre son adversaire; l'autre, secrète, contre les siens.

    Et je n'évoque que pour mémoire, enfin, le ton et, comme dit un poète qu'elle affectionne, le « frisson nouveau » qu'elle a fait passer dans cette vieille musique socialiste qui n'en finissait pas de mourir et qui n'attendait, peut-être, que ce salutaire coup de grâce.

____Tout cela, elle l'a fait. Et il faut espérer que s'en souviennent ceux qui, à partir de ce lundi matin, vont être tentés de se livrer au petit jeu de la chasse à la sorcière ou de la production de la chèvre émissaire.

Ségolène Royal est loin d'avoir dit son dernier mot – et c'est tant mieux !

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et mon commentaire, hé oui mais c' est mon blog quand meme ;p




Y a beaucoup de rien, c 'est un peu consensuel... Mais on apprècie le geste.
Et ca fait du bien de critiquer, surtout ce soir.
La position de mr levy ne lui permet pas de s' exprimer en toute liberté et en toute franchise.
Je fais allusion à son statut ou sa stature..

Mais après tout pourquoi le faire, hein ? Ah quoi bon...A quoi bon lutter ?

De toutes les facons je le sais aussi bien que vous très probablement, le résultat sera le meme, l humanité apprend de ses erreurs.
A quoi bon se sacrifier pour des prunes.
Suivre son propre chemin est dejà assez lourd une croix.
(moi non plus, je suis pas certain de cette tournure là..)
Quand les gens seront prets ils évolueront.

mon blog, mon effort pour soutenir ségolène, puis ma frustration. Mes découvertes et mes pertes de mémoire.
Mes colères et ma retenue. un résultat mitigé.
Auto censuré par la peur du regard de l' autre ; et/ou par la peur de délirer et pourtant...
Le plus fou n' est pas toujours celui que l' on souhaiterait faire passer pour.
http://rainbowarriorsight.blogspot.com/









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